Pop Women Festival : le nouvel événement culturel à suivre de près

par | Mar 8, 2022 | Cultures | 0 commentaires

Le Pop Women Festival, un événement culturel qui met à l’honneur les femmes artistes – Crédit : Presse

Pour lutter contre l’invisibilisation des femmes artistes, tous domaines confondus, il fallait un événement de taille. Céline Bagot, ex-directrice de la communication du Festival International de la BD d’Angoulême, a fait le pari audacieux et nécessaire de créer le Pop Women Festival dont la première édition aura lieu le 10 mars prochain. Où ? A Reims, ville qui brigue le titre de capitale européenne de la culture en 2028. Des signes prometteurs renforcés par une liste d’invité.es pour une table ronde au sommet : l’auteure de BD à succès Pénélope Bagieu, l’auteure compositrice et interprète Claire Laffut ou encore les journalistes Jennifer Padjemi et Mamouz notamment. Ça commence sur une journée mais l’objectif dès 2023 est de proposer un événement majeur sur trois jours, tous les ans. On en parle.

Qu’est-ce que le POP WOMEN FESTIVAL ?

C’est le premier festival 100% pop culture – 100% créativité féminine. Nous avons à coeur de promouvoir la créativité féminine grâce aux autrices de bande dessinée, écrivaines, réalisatrices, humoristes, slameuses, musiciennes, etc. en créant un rendez-vous annuel. Le festival mettra en avant ces artistes par le biais de séries, de bd, de films, de musique, mais aussi d’expositions, et surtout de celles qui les font.  Nous organiserons des tables rondes et des rencontres sur des thématiques engagées, et programmerons des créations inédites issues du croisement de ces différentes disciplines artistiques, dont le concert dessiné du 10 mars prochain en est l’illustration. Les résidences d’artistes organisées en amont permettront l’éclosion de ce métissage. Il faut savoir que seulement 20% des artistes programmé.e.s dans les événements culturels sont des femmes. Au POP WOMEN FESTIVAL, nous avons décidé d’inverser ce rapport et de mettre en avant 80 % d’artistes « femmes », comme un pied de nez aux quotas. Mais avant toute chose, nous voulons créer un événement inclusif, festif, qui célèbre la créativité et qui donne la parole aux artistes.

Pourquoi a-t-il lieu à Reims ?

Pour des raisons personnelles en premier lieu, car j’y vis. Cependant, il y a une histoire à Reims que nous pourrions raconter, celle de ces veuves, qui, par la force des choses, ont été à la tête de maisons de champagne prestigieuses: Barbe-Nicole Ponsardin, Jeanne-Alexandre Pommery ainsi que Lily Bollinger. Nous pourrions aussi parler des femmes à la tête de maisons de champagne de nos jours; elles sont nombreuses, et le parcours de femmes fortes et inspirantes donne du sens aux combats à mener dans l’industrie culturelle.
Reims bénéficie par ailleurs de nombreuses infrastructures culturelles de qualité, ce qui donnera l’opportunité à notre événement de se développer dans les prochaines années. Puis, hasard de la vie, Reims candidate pour être capitale européenne de la culture en 2028. Il semblait assez évident d’allier nos forces pour porter les projets culturels de la ville.

“Seulement 20% des artistes programmé.e.s dans les événements culturels sont des femmes”

 

Comment explique t on la difficulté des femmes artistes à se faire connaître ?

Durant de nombreuses années, les postes de décideurs étaient occupés par des hommes (éditeurs, producteurs, réalisateurs, programmateurs, etc.). Économiquement, ils pensaient, à tort, que les artistes femmes vendraient moins que les hommes, ou que les histoires d’héroïnes ne pourraient pas intéresser le grand public. C’est systémique, mais j’aimerais être optimiste, penser que les choses peuvent changer, qu’en en prenant conscience, et sans obligatoirement blâmer, nous pourrions faire évoluer la situation. Je dirais aussi que les femmes, dans tous les domaines, sont nombreuses à se censurer elles-mêmes.
Il faut aussi reconnaitre, que le grand public n’y prêtait peut-être pas attention. Il était naturel de voir un événement avec des têtes d’affiches majoritairement « hommes ». Je suis persuadée cependant que les jeunes générations ne veulent plus de ces systèmes, et aideront à construire un monde plus égalitaire, mais le chemin reste encore long.

Comment faire pour rendre le travail des femmes artistes plus visible quand on est un particulier ?

L’une des façons de soutenir le travail artistique des femmes serait d’acheter des produits culturels comme des livres, des bande dessinées, des disques, de se déplacer dans les concerts, aller voir des films réalisés par des femmes ou avec des rôles phares féminins. Puis en parler autour de soi, partager, transmettre …

Quels sont vos derniers coups de cœur chez les femmes artistes et pourquoi ?

L’un de mes derniers coups de coeur en musique est l’EP de la chanteuse Brö. C’est intelligent, fort, et incarné – énorme coup de foudre. J’ai adoré le premier album de bande dessinée d’Elene Usdin, René.e aux bois dormants chez Sarbacane.  J’aime écouter les chroniques de Sophia Aram car elle percutante, intelligente et drôle. Et j’aime l’univers de la photographe Laurence Revol, et son oeil éclairé sur le corps des femmes. Mais il y a en a tellement d’autres, j’espère répondre à cette question en proposant une programmation éclectique du POP WOMERN FESTIVAL sur les prochaines années.

L’accès au POP WOMEN FESTIVAL est gratuit et sur réservation.

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