Nawell : Partir… au bloc opératoire pour une réduction mammaire (et redécouvrir son corps)

par | Déc 18, 2020 | Partir | 0 commentaires

Crédit : Taisiia Shestopal

Pendant des années, Nawell a souffert du regard des autres sur sa poitrine. Son 100F (pour une taille 40) la complexait énormément et était devenu synonyme de douleurs dorsales importantes. A 31 ans, après deux grossesses, elle a décidé, avec son médecin, de faire une réduction mammaire et nous raconte son parcours. Elle nous parle du nouveau regard qu’elle porte sur cette partie du corps qui génère autant de fantasmes que de complexes.  

Comment a commencé ton histoire ? 

Jusqu’au collège, je n’avais absolument aucune poitrine et ça ne me complexait pas. C’est durant l’été qui a précédé mon entrée en seconde au lycée que mes seins sont sortis. D’un coup, le regard des autres sur moi a changé. Mon corps m’allait, je n’avais pas de douleurs, mais ce sont les autres qui m’ont mise mal à l’aise. Mon complexe est né ici. J’ai commencé à me tenir mal, j’adoptais une mauvaise posture, j’étais tout le temps courbée. On me disait souvent : « Tiens toi droite ». En moins d’un an, je faisais un bonnet D. Et ça a continué à grossir crescendo jusqu’à mes trente ans. Après la naissance de mon fils, j’ai pris une taille de seins. Elle a heureusement disparu quand j’ai perdu mon poids de grossesse mais ce n’est pas arrivé après la naissance de mon deuxième fils. Mes seins avaient encore grossi.

Quand as-tu envisagé une réduction mammaire ?

J’avais de plus en plus mal au niveau du cou et du dos. J’allais souvent chez l’ostéopathe, je me sentais physiquement handicapée. Quand je faisais du sport, j’étais encombrée, gênée. J’avais des irritations entre et sous les seins. C’était devenu douloureux. Mon médecin traitant avait souvent évoqué la réduction mammaire. Il me disait qu’à la longue, mon dos ne pourrait plus supporter une telle charge. 

Comment t’es-tu préparée à l’opération ? 

Mon médecin m’a fait une attestation et je suis allée consulter un chirurgien qu’on m’avait conseillé qui travaille dans une clinique privée. Ses dépassements d’honoraires étaient hallucinants. Je suis ensuite allée rencontrer la Dr Oana Hermeziu à l’hôpital Henri Mondor, à Créteil. Elle est spécialisée dans la reconstruction mammaire après un cancer du sein. J’ai attendu six mois pour la rencontrer. On a beaucoup échangé sur la taille souhaitée pour que ça reste harmonieux avec ma silhouette. Elle m’a conseillée de prendre trois mois pour bien y réfléchir. Une fois ce délai passé, on a fixé la date de mon opération à trois mois plus tard, soit mars 2020.

Quel est le budget ?

Dans le privé, avec les dépassements d’honoraires, cela peut monter jusqu’à 5 000 euros environ. J’ai été opérée à l’hôpital public donc tout a été pris en charge. L’Assurance Maladie exige un retrait de volume d’au moins trois cents grammes dans chaque sein. On m’en a enlevé au total 1,290 kg.

Qu’en ont pensé les femmes de ton entourage ? 

Elles étaient inquiètes pour moi, elles avaient peur des cicatrices qui resteraient, de l’anesthésie générale mais elles savaient ce que j’endurais. 

Qu’en a pensé ton mari ? 

Il m’a dit « Fonce ! ». C’est pour lui que j’angoissais un peu car j’avais peur de son regard sur les cicatrices mais à ses yeux, ça ne comptait pas. Il m’a dit : « Je vois bien que tu as mal et que tu souffres donc fonce ». 

A quoi as-tu pensé avant d’arriver sur la table d’opération ? 

Je me suis demandée si j’allais me réveiller ! (rires) C’était ma première opération sous anesthésie générale, j’étais très inquiète et je pensais beaucoup à ma famille. Heureusement, l’équipe médicale a été super : on m’a aidée à me détendre avec des exercices de respiration.

Comment s’est passé le retour chez toi ?

C’est le point négatif. On m’a dit que je sortirais sous 24 à 48 heures mais le drainage a été plus long pour moi et je suis sortie quatre jours après l’opération. Autrement, je n’ai pas vraiment eu de douleurs. Le retour à la maison s’est bien déroulé, j’avais une infirmière qui venait tous les jours durant deux semaines, pour changer les pansements et suivre la cicatrisation. 

Y a-t-il un élément que les médecins ne t’ont pas dit mais que tu juges important ? 

On peut améliorer la cicatrisation grâce à des patchs en silicone. C’est un peu cher mais très honnêtement, j’ai vu une amélioration folle en deux semaines. 

Quel regard poses-tu sur ton corps aujourd’hui, quand tu te vois dans le miroir ?

Ouais, je me trouve pas mal ! (rires) Après l’opération, la première fois que je me suis regardée, j’ai été surprise de ma morphologie. J’ai trouvé que ma taille s’était dessinée, j’avais changé, je faisais moins « forte ». J’ai redécouvert mon corps. Aujourd’hui, je fais un 95D.

Un mot pour résumer cette expérience ?

Renouveau. J’ai appris à faire du sport différemment. J’étais limitée et là, c’est agréable d’en faire. Et puis, j’aime faire du shopping. Je me suis achetée plein de nouveaux soutiens-gorges et de jolis hauts ! Je n’ai aucun regret !

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