Tako-tsubo ou le syndrome du coeur brisé

par | Fév 9, 2021 | Sociétés | 0 commentaires

Illustration de l’artiste Charlotte Le Bon pour célébrer la St Valentin pour Cartier – Crédit : Presse

A chaque approche du 14 février il y a deux camps : celleux qui veulent célébrer l’amour et celleux qui préfèrent ne pas y penser ou qui s’en fichent. Nous, chez Marcel\le et pour la deuxième année, on a décidé de nous soucier du coeur des femmes. Littéralement. Cette fois, lumière sur le tako-tsubo, le syndrome du coeur brisé, cette cardiomyopathie qui touche neuf femmes pour un seul homme.

Le syndrome du tako-tsubo a été évoqué pour la première fois dans les années 1990 par des chercheurs japonais et mis en lien avec un stress aigu. Contrairement à un infarctus, cette pathologie n’est pourtant pas due à une obstruction des artères coronaires mais bien au déclenchement violent d’un stress qui va venir augmenter la production des catécholamines, les hormones du stress. Cette fluctuation hormonale soudaine accélère le rythme cardiaque et fait augmenter la pression artérielle en contractant les artères coronaires. Le coeur finit par ne plus se contracter et se figer sous la forme d’un poulpe comme signifie le mot « tako-tsubo «  en Japonais.

Nos hormones, les chefs d’orchestre de notre organisme

Il est prouvé que 75 % de notre environnement ont une incidence directe sur nos hormones. Hors, comme le rappel le docteur Vincent Renaud dans son livre « Hormones, arrêtez de vous cacher la vie ! » co-écrit avec la micronutritionniste Véronique Liesse : « Messagers ultra-puissants, nos hormones jouent un rôle clé tout au long de notre vie. Elles interviennent dans la croissance, la sexualité, la reproduction, le fonctionnement de l’organisme, le développement des muscles et des os, l’humeur, le sommeil etc. » Pas étonnant donc que ces dernières puissent avoir un tel impact sur notre coeur. Une étude américaine dévoilée en juillet 2020 a montré que pendant la pandémie COVID-19 le nombre de cas de tako-tsubo avait été multiplié par 4,58 dans plusieurs pays à cause de l’excès de stress psychosocial et de la précarité économique. Par ailleurs, une étude des chercheurs de l’université de Zurich dévoilée en 2015 expliquait que les chocs émotionnels (décès, ruptures, maladie) et/ou physique (accident, agression..) associés à une grande fatigue pouvaient déclencher le syndrome du coeur brisé.

Les femmes davantage concernées

Physiologiquement, hommes et femmes sont constitués de nombreux hormones mais les femmes, du fait de leurs cycles, sont plus sujettes aux fluctuations hormonales. Et parce que leurs artères sont particulièrement sensibles aux effets des hormones du stress, elles ont tendance à ressentir des spasmes plus facilement. D’après l’association Agir pour le Coeur des Femmes, neuf femmes pour un homme sont concernées par le syndrome. De même, les femmes ménopausées sont d’autant plus à risque du fait de leur baisse drastique en oeustrogènes naturelles, hormones qui pouvaient les protéger jusqu’à lors. Parmi les symptômes à prendre en considération il y a l’essoufflement, une douleur brutale dans la poitrine qui imite celle de l’infarctus en irradiant dans la mâchoire notamment, palpitations, perte de connaissance et malaise vagal. Pour mieux comprendre le tako-tsubo, l’association a communiqué le témoignage de Stéphanie, 55 ans, secrétaire de direction à Nancy : « Une collègue m’a agressée verbalement pour un incident qui me paraissait sans importance. J’ai ressenti comme un choc physique, mais je n’y ai pas prêté attention. J’ai eu mal dans la poitrine et dans le bras gauche pendant 2 ou 3 jours, mais la douleur ne m’a pas alarmée. Puis, un soir, ma vue s’est troublée. Mon mari a appelé une ambulance. J’avais une sensation étrange, je ne réussissais plus à parler… A l’hôpital, on m’a fait un électrocardiogramme et on m’a dit que c’était un infarctus. Pourtant je n’ai jamais fumé. J’ai eu une échographie du cœur et les médecins m’ont annoncé, qu’en fait, je faisais un tako-tsubo. Mon cœur s’était paralysé à la suite d’une montée violente de stress. Je suis restée deux jours en soins intensifs, puis je suis rentrée chez moi avec un gros traitement. Pendant six semaines, j’étais vidée de mon énergie. Un bon avertissement… Depuis, j’essaie de prendre davantage soin de moi et je me fais aider pour mieux gérer mon stress. »

Que faire pour prévenir les risques de tako-tsubo ?

Si ce syndrome reste rare, il ne demeure pas moins qu’il existe. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’agit directement sur la bonne harmonie de ses hormones en veillant à maintenir une qualité de vie saine, un niveau de stress peu élevé et un sommeil réparateur. Véronique Liesse, micronutrtitionniste est spécialisée dans les questions hormonales est formelle : « Avoir une bonne alimentation avec les bons apports nutritifs et en bannissent aliments transformés, industriels, sucre et gras saturés joue considérablement sur notre état de santé général et nos hormones. La prévention est possible mais elle demande juste un peu plus de temps et d’efforts mais rien d’impossible. » Ajoutez à cela, une activité physique régulière ainsi que du yoga et/ou de la méditation et les risques seront, normalement, grandement diminués.

Retrouvez notre sujet sur les pathologies cardio-vasculaires chez les femmes.

Illustration entière de l’artiste Charlotte Le Bon pour Cartier – Crédit : Presse

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